Figures de l'idéalisme

Au lieu de la continuité d'une tradition, ces figures présentent la logique d'un idéalisme dont les exigences apparaissent d'autant plus fortes qu'elles brisent les liens de la filiation historique et les évidences de la proximité doctrinale. L'idéalisme philosophique qui se définit à partir des constantes ici dégagées, loin de tout panlogisme, sait reconnaître à la fois le caractère absolu de la pensée et la contingence de l'être. Il éclaire l'esprit sur les conditions d'accès au savoir qui, s'il ne se fonde pas sur les données sensibles immédiates, ne se contente pas non plus d'une intuition intellectuelle. La philosophie de l'idée s'ancre alors dans une Raison qui s'exprime et requiert un discours au lieu de suivre le cours d'une histoire. Aussi éloigné d'un rationalisme réducteur que d'un scepticisme à l'égard des principes du savoir, cet idéalisme rappelle au philosophe contemporain, qui reste fasciné par les mystères de l'être, le labeur et le bonheur de la pensée. L'image que nous renvoient ces figures, en leurs lignes brisées comme en leurs rapprochements, n'est paradoxale qu'au regard d'une certaine histoire « bien connue » de la philosophie. C'est l'image d'une philosophie de l'esprit qui exige et rend possible une métaphysique d'un sujet infini — et non transcendantal.